Effectifs DGAC : le jeu de la dame
La DGAC avance ses pions et dévoile son jeu dans la négociation avec la direction du Budget, notamment en matière d'effectifs pour les années à venir.
En ce mois de mars, le Directeur Général et la Secrétaire Générale ont convoqué les organisations syndicales pour faire part de leur vision de l'avenir dans un dialogue social plutôt à sens unique : avec plus de 3 milliards de dette par emprunt au Trésor d’ici fin 2021 pour continuer de faire tourner la boutique, une chose est claire : la DGAC n'est pas dans la meilleure position dans les négociations avec le Budget et la DGAFP pour les prochaines années...
Premier coup de frein sur les recrutements d'opérationnels
La couleur a donc été annoncée : il va falloir se serrer la ceinture dans les années à venir, et afin de préserver les salaires, le moyen le plus rapide pour faire des économies et montrer notre rigueur budgétaire à Bercy est de jouer sur la masse salariale, donc les effectifs. Bref on connait la chanson.
Pour la première fois depuis fort longtemps, un sérieux coup de frein est mis sur les recrutements de contrôleurs aériens. Ainsi pour les ICNA, 1er corps de la DGAC en nombre d'effectifs (environ 1 tiers), la DSNA prévoit une réduction drastique des recrutements, de 4 promotions recrutées par an prévus avant crise on passe à une moitié cette année et une seule ensuite.
Les raisons invoquées sont bien sûr la baisse du trafic liée à la pandémie et également les gains de productivité liés à la mise en place de projets de modernisation des systèmes de la navigation aérienne en cours (SYSAT, 4Flight, 3E...). Quant aux IESSA qui doivent assurer la maintenance des anciens systèmes tout en mettant en place les nouveaux, les recrutements sont également au minimum avec une promotion par an. Tout ça bien sûr est loin de couvrir les départs à la retraite, et des pertes massives d'emploi sont en jeu.
Mais nous dit-on, même les réductions d'effectifs conséquentes chez les opérationnels ne seront pas suffisantes vis-à-vis de nos créanciers et il va falloir faire plus.
Changement de stratégie pour les fonctions support
La partie "modernisation" des services supports amorcée l'année dernière reprend après une brève période d'ajournement. Le projet qui avait été présenté en 2020, complexe et suscitant peu d'adhésion, a été revu en profondeur. Exit les pôles nationaux par domaine, cette nouvelle version se veut plus simple et efficace en s'appuyant sur l'existant mais en mutualisant les ressources présentes au niveau local.
Actuellement, les services support sont intégrés à chaque direction métier pour rendre les différents services aux agents. L'idée est donc de regrouper ces services supports, notamment les filières Ressources humaines, Finances, Informatique de gestion et Logistique en une seule entité par région dénommée SIR (Secrétariat Inter Régional) rattaché directement au Secrétariat Général. 7 SIR devraient être implantées sur le territoire (Bordeaux, Toulouse, Aix, Lyon, Athis, Brest et Strasbourg). Les achats seraient organisés en 4 ou 5 pôles par contre à portée nationale.
La mobilité géographique ne sera pas contrainte, avec un maintien de la répartition existante mais au prix de mobilité fonctionnelle parfois contrainte.
Cette réorganisation a donc un objectif clairement affiché par l'administration de mise sous tension des services administratifs et ouvriers pour générer des économies.
L'expérience montre que les réductions d'effectifs vont souvent plus vite que la modernisation des systèmes et des organisations.
Que ce soit en opérationnel ou dans les services supports, la demande de productivité aux personnels va être accrue. Le risque est de ne pas pouvoir faire face à la charge de travail dans un environnement changeant et avec une incertitude sur la reprise du trafic qui devrait advenir tôt ou tard.
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